En 1946, dans la France de l'immédiate après-guerre, le charbon est la principale source énergétique. Sans le charbon, l'industrie ne peut tourner. Sans lui, pas ou peu d'électricité. Sans lui, pas ou peu de transport. Le pétrole n'est encore qu'une énergie de complément.
Les mineurs sont alors les véritables artisans de la reconstruction et de l'avenir économique du pays. Comme entre les deux-guerres avec des polonais et des italiens ,un important appel à la main d'œuvre étrangère est nécessaire pour réaliser le recrutement. C'est pour susciter les candidatures et fixer les populations que la profession est dotée au plan national, le 14 juin 1946, d'un statut particulièrement avantageux.
Le Statut du Mineur organise sur de nouvelles bases une profession, où la pénibilité et les risques du métier sont reconnus et compensés par des avantages substantiels. Il y a d'abord, et c'est probablement ce que retiendra le grand public, les « avantages en nature », parmi lesquels le droit au logement et l'attribution de combustibles (charbon ou coke) aux mineurs en activité, aux retraités et à leurs veuves.
La silicose est reconnue maladie professionnelle et la sécurité sociale minière est généralisée. Il accorde d'autres avantages : une sécurité sociale spécifique, des garanties salariales, le droit aux congés payés, l'exercice de l'action syndicale, la durée du travail, ainsi que le transport gratuit pour le personnel. Il comprend des dispositions relatives à l'embauche et au licenciement, aux commissions paritaires et à la représentation du personnel.
Le Statut du Mineur prévoit également des dispositions en faveur de l'éducation et de la formation, l'institution d'écoles d'apprentissage et d'éducation professionnelle gratuites. Il créé enfin un fonds de bourse pour frais d'études à la charge de l'entreprise. Le mineur est désormais un homme respecté et considéré. Il se voit même attribuer le titre de Premier Ouvrier de France.